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Article

12 Nov 2020

Author:
Emiliano Tossou, Agence Ecofin (Suisse)

Massacre de Zogota : le tribunal de la Cedeao condamne la Guinée pour violations des droits de l’homme

Tingey Injury Law Firm on Unsplash

Le tribunal de justice communautaire de la Cedeao a rendu le 10 novembre sa décision concernant la plainte déposée contre la Guinée pour le meurtre de six villageois et les arrestations illégales, coups et blessures puis tortures de 15 autres. Il a ainsi reconnu la responsabilité de l’Etat guinéen dans les violations de droits de l’homme intervenues à Zogota en 2012 et condamné le pays à verser 4,56 milliards de francs guinéens (463 000 $) aux plaignants.

« La Guinée a violé le droit à la vie, le droit de ne pas être soumis à la torture ou à des traitements inhumains ou dégradants, le droit de ne pas être arrêté ou détenu arbitrairement », a déclaré le juge Gberi-Bé Ouattara, lors de la lecture de la décision de la cour.

L’affaire démarre en août 2012 quand des villageois de Zogota organisent un sit-in près de la mine de fer du même nom, pour dénoncer les pratiques « abusives » de ses propriétaires, le Brésilien Vale et BSG Resources du milliardaire israélien Beny Steinmetz. Les forces de sécurité guinéennes sont appelées sur les lieux pour mettre fin aux troubles. Mais le drame survient le 4 août, aux premières lueurs de l’aube, quand la police ouvre le feu sur les manifestants. Ceux qui survivront à ces tirs à balles réelles seront ensuite arrêtés et maltraités sans aucune forme de procès. 

Las de l’immobilisme de la justice guinéenne, les familles des victimes soutenues par l’ONG guinéenne « Les Mêmes Droits pour Tous » (MDT) et Advocates for Community Alternatives (ACA), une autre association basée au Ghana, demandent l’intervention de la Cedeao en 2018. La décision de la cour est enfin une première victoire pour toutes les personnes touchées par le drame.

« La Cour est d’accord avec nous que les forces de sécurité guinéennes ont violé les droits [des manifestants, Ndlr] […]. Enfin, après huit longues années, les auteurs de cet acte odieux sont déclarés coupables de leurs crimes », a commenté Frédéric Loua, président du MDT.

Les yeux sont désormais tournés vers la Guinée qui doit choisir entre respecter la décision de l’organe judiciaire de la Cedeao ou persister dans son déni de justice. Les victimes espèrent également que ce coup de pouce au niveau régional fera avancer les diverses plaintes déposées devant les tribunaux nationaux.

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