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Artículo

2 Dic 2022

Autor:
Sherpa, ActionAid France, Amis de la Terre France, Action Aid, CCFD-Terre Solidaire, Collectif Ethique sur l’étiquette, Fédération internationale pour les droits humains, Notre Affaire à Tous, Oxfam France

UE : Le Conseil approuve un texte sur la proposition de Directive sur le devoir de vigilance des multinationales affaibli, notamment par la France, selon les ONG

"Directive européenne sur le devoir de vigilance: le Conseil de l’Union européenne approuve un texte affaibli par la France", 1er décembre 2022

Les ministres des Etats Membres se réunissaient ce matin pour voter sur la proposition de Directive européenne sur le devoir de vigilance des multinationales, qui vise à obliger les entreprises à prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement, et à engager leur responsabilité civile en cas de dommage.

Depuis des semaines, la France œuvrait en coulisse pour affaiblir le texte : elle menaçait de former une minorité de blocage pour exclure du champ des obligations toute une partie (dite “aval”) de la chaîne de valeur des entreprises. Ayant largement obtenu gain de cause dans les négociations vendredi dernier, elle s’est attaquée cette semaine aux quelques obligations qui subsistaient pour le secteur financier.

Résultat : bien que le Conseil ait approuvé le texte ce matin, la proposition initiale de la Commission – pourtant loin d’être ambitieuse – a été érodée de toute part par les négociations entre Etats membres. 

Les failles dans le texte approuvé ce matin sont béantes :

  • Le champ du devoir de vigilance n’inclut ni l’usage qui est fait des produits commercialisés par les entreprises, ni les activités des clients des entreprises de services, ni les exportations d’armes ou de matériels de surveillance. 
  • Sous la pression de la France, les obligations pour les banques sont extrêmement limitées, et dans tous les cas seulement facultatives pour les Etats membres... 
  • La définition des atteintes à l’environnement, déjà lacunaire, est encore réduite, avec la suppression de termes clés tels que la notion « d’intégrité écologique ». La responsabilité des entreprises en la matière est quant à elle réduite à néant, seuls les dommages aux personnes étant concernés. 
  • Les quelques éléments s’attaquant aux obligations et à la rémunération des administrateurs, qui étaient déjà insuffisants dans la proposition de la Commission, ont tout simplement été supprimés. 

...[L]e Gouvernement a publié hier soir un communiqué de presse « démentant les informations faisant état d’une demande d’exemption des banques »...

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