Cameroun, Lom Pangar : L’éternelle médiation de Electricity Development Corporation (EDC)

Les nombreuses violations des droits sur le chantier de construction de ce barrage de retenue d’eau par l’entreprise chinoise [China Water and Electricity (CWE)] auraient pu inviter le maître d’ouvrage à procéder à un arrêt de ce chantier et une reprise du processus de passation de marché. EDC a choisi la voie de la négociation entre les parties...«...nous avons mis sur pied un cadre de dialogue social au sein duquel sont débattues toutes ces questions. Au moins une fois par mois, nous siégeons pour évaluer les résolutions prises antérieurement », affirme M. Alphonse Emadak [le sous-directeur de l’environnement et de la communication d'EDC]...« D’un côté, les chinois n’entendaient pas s’arrimer aux habitudes ni aux législations camerounaises, et de l’autre, les employés qui ne lâchaient pas du lest tant ils estimaient qu’ils étaient traités comme des esclaves » appuie un des cadres d'EDC...« Au début, nos salaires ne correspondaient absolument à aucune grille. Pour les repas, les chinois souhaitaient nous nourrir uniquement de riz comme eux. Dans nos chambres qui n’étaient pas décentes, nous étions parfois plus de trois. Côté toilette, ce n’était pas la propreté assurée. », se souviennent les employés...« Autant de plaintes avaient conduit à de multiples grèves dont la dernière...sur les primes de risque et de salissure que nous avons amené l’entreprise à relever de 50 Fcfa à 150 Fcfa par jour pour chacune d’elle. » , avoue Roger Takam, le responsable de la communication du projet Lom Pangar...« C’est ainsi qu’aujourd’hui, le coût des repas est de 800 Fcfa, que nous subventionnons de moitié. », relèvent MM. Takam et Emadak...les salaires...«...sont désormais arrimés à la convention collective du bâtiment et des travaux publics. Aujourd’hui, le salaire moyen est de 120 000 Fcfa »...désormais, deux employés occupent une chambre au lieu des trois d’il y a quelques mois.