Cambodge : Des pratiques prédatrices de prêt de microfinance et de recouvrement ont porté préjudice à des groupes autochtones, selon Human Rights Watch
"Cambodge : Des prêts de microfinance portent préjudice à des groupes autochtones", 24 seoptembre 2025
Des prêts prédateurs consentis par les institutions de microfinance au Cambodge entraînent des dépossessions foncières et des violations des droits humains à l’encontre des communautés autochtones, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui. Parmi les bailleurs de fonds des prêteurs cambodgiens impliqués dans ces préjudices figurent des investisseurs privés, des banques publiques de développement et la Société financière internationale (SFI), la branche d'investissement privée de la Banque mondiale...
Le rapport de 120 pages, intitulé « Debt Traps: Predatory Microfinance Loans and the Exploitation of Cambodia’s Indigenous Peoples » (« Pièges de l'endettement : Prêts de microfinance prédateurs et exploitation de populations autochtones au Cambodge » - résumé et recommandations en français), explique comment le surendettement de communautés autochtones des provinces du nord-est du Cambodge a entraîné des ventes de terres forcées, des suicides provoqués par l’endettement, l'insécurité alimentaire ainsi que la perte d'accès aux soins de santé et à l'éducation...
Des emprunteurs autochtones ont décrit comment des agents de crédit avaient fait pression sur eux ou les contraignant à contracter des prêts informels ou à vendre des terres ou des biens pour rembourser leurs dettes, parfois par le biais de visites répétées, de menaces de poursuites judiciaires ou d'intervention des autorités locales. Les emprunteurs ont déclaré ne pas avoir pleinement compris le remboursement des prêts, les raisons des frais ni le fonctionnement des taux d'intérêt avant la réception de leurs prêts...
Human Rights Watch a constaté des lacunes dans la surveillance exercée par le gouvernement cambodgien sur le secteur de la microfinance, ainsi que des manquements de la part des investisseurs étrangers à l’obligation de diligence raisonnable en matière de droits humains, en violation de leurs propres normes d’investissement et des Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme...
Toutes les parties prenantes – notamment les investisseurs internationaux, les régulateurs cambodgiens et les institutions de microfinance elles-mêmes – devraient garantir l'accès à des recours, comprenant l'annulation et la restructuration substantielle de la dette, ainsi que la récupération des terres autochtones obtenues par le biais de ventes foncières forcées, selon Human Rights Watch.
Les efforts visant à offrir des recours devraient s'étendre au-delà des acteurs actuels et inclure les investisseurs et les actionnaires qui ont profité de prêts abusifs et qui se sont depuis retirés sans avoir réparé les préjudices subis. Ces parties prenantes devraient financer un mécanisme de traitement des plaintes indépendant, conforme aux directives des Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme...