« Une campagne de Médecins du monde censurée pour ne pas fâcher l’industrie pharmaceutique », 16 juin 2016

L’ONG humanitaire Médecins du monde a lancé une campagne de communication choc en France destinée à dénoncer le prix exorbitant des médicaments. Les grands afficheurs [parmi lesquels JC Decaux, Insert et Médiatransports] ont refusé de la relayer, par crainte d’indisposer l’industrie pharmaceutique...

...[Ils] se sont rangés derrière un avis défavorable – mais uniquement consultatif – rendu par l’Autorité de la régulation professionnelle de la publicité (ARPP)...[qui] pointe trois raisons : la « référence à des maladies graves » qui « pourrait être perçue comme choquante par le public », des « allégations chiffrées » qui ne sont pas sourcées sur les affiches, et « le risque de réactions négatives (...) de la part des représentants de l’industrie pharmaceutique ».

...Le Leem, principal syndicat des entreprises du médicament, dénonce dans un communiqué les propos diffusés par les visuels de Médecins du monde, qu’il juge « caricaturaux et outranciers »...De son côté, la campagne de Médecins du Monde pointe le prix exorbitant du Sofosbuvir, un traitement innovant contre l’hépatite C qui coûte aujourd’hui près de 41 000 euros par patient, alors qu’il ne coûterait que 102 euros à produire...

Médecins du Monde demande notamment au gouvernement d’utiliser, pour faire baisser le prix des médicaments, les licences d’office, qui permettent la création d’un générique lorsque le prix du médicament d’origine est trop élevé...