« Ubérisation : l'immense peloton des livreurs à vélo se lance dans la course pour le respect de ses droits », le 4 septembre 2017

Ils acheminent des repas à domicile, en bicyclette, pour le compte des nouvelles applications de livraison sur smartphone...Mis en concurrence, payés à la tâche, soumis à des cadences infernales, exposés aux dangers routiers... Les coursiers à vélos ouvrent une étape vers de nouvelles formes de résistance au travail à l'ère de l'ubérisation...A Paris, le mouvement remonte au 15 mars 2017...Le Clap voit..le jour quelques semaines plus tard...[« On] a cherché à tisser des liens entre ubérisés », explique Erwan, membre du Clap...

La plateforme leur impose tout...Tracés, fliqués, sanctionnés au moindre écart, ces « libres entrepreneurs » ont tout du salarié subordonné, mais sans les droits associés...La condition du coursier moderne ne favorise pas l'organisation collective...Les temps d’attente des commandes devant les restaurants, les regroupements improvisés entre deux bips sur les téléphones, deviennent des instants propices à l’échange...

Mais il n'est pas toujours évident de mobiliser les virtuoses du guidon...« On essaie de fédérer une communauté ingouvernable », s'amuse Jérôme Pimot...Peu importe la structure, « nous gagnerons une légitimité par des actions victorieuses », veut croire Erwan...A l'heure où l'auto entrepreneuriat touche de plus en plus de secteurs, les mobilisations des ubérisés...lancent un nouveau défi aux syndicats et invitent à repenser les formes traditionnelles de résistances au travail.