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16 Mai 2021

Auteur:
France Bleu

À Marseille, le procès des dérives du travail détaché dans l'agriculture

Souvenez-vous de l'été 2020. Dans les exploitations du nord des Bouches-du-Rhône, on découvre un cluster géant de 260 cas de Covid-19 chez des travailleurs saisonniers. Se révèle alors au grand jour le quotidien de ces employés souvent venus d'Amérique Latine, logés dans des mobiles home, qui travaillent sept jours sur sept, qui s'entassent, à l'aube, dans des minibus pour aller rejoindre des champs de cueillette. 

Terra Fecundis, une entreprise espagnole d'emploi temporaire qui fournit des travailleurs à de nombreux agriculteurs en France, et ses trois dirigeants, sont jugés à partir de ce lundi à Marseille, pour "travail dissimulé en bande organisée et marchandage de main d'œuvre".

Officiellement basée à Murcie (sud de l'Espagne), Terra Fecundis envoie chaque année des milliers de salariés travailler dans des exploitations agricoles françaises. Dans ce système, les travailleurs des sociétés d'intérim espagnoles doivent être payés au salaire minimum français, mais les charges sociales sont, elles, payées en Espagne où elles sont bien moins élevées qu'en France (jusqu'à -40%), rendant cette main d'œuvre moins chère pour les agriculteurs français.

Terra Fecundis se voit reprocher un détournement frauduleux de la procédure européenne de détachement...

De nombreux ouvriers agricoles ont dénoncé auprès des enquêteurs un travail dans les champs sept jours sur sept. Toutes leurs heures ne leur seraient pas payées et les heures supplémentaires pas majorées. Logés parfois loin de leur lieu de travail, certains ont raconté qu'ils devaient attendre des heures la camionnette de Terra Fecundis chargée de les transporter. "Je devais me lever à quatre heures du matin pour commencer à travailler à sept heures", a décrit un Espagnol d'origine équatorienne.  

Partie civile, le syndicat général agroalimentaire CFDT des Bouches-du-Rhône, évoque un témoignage de chantage sexuel sur une ouvrière et dépeint des conditions de logement parfois déplorables. Me Vincent Schneegans, avocat du syndicat, estime qu'"au-delà des délits de travail dissimulé et de charges fiscales et sociales afférentes, c'est un système de traite des êtres humains qui a été mis en place par Terra Fecundis"...

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