Arabie Saoudite: Une enquête met en exergue l'exploitation des travailleurs migrants sur les sites de la Coupe du monde
" Dette, sueur et abus : le prix à payer pour construire la Coupe du monde de l’Arabie saoudite" 28 février 2025
Les travailleurs migrants sont les mains invisibles des ambitions de l’Arabie saoudite pour la Coupe du monde qui se déroule chez eux en 2034. Piégés par le système de travail du pays et soumis à des conditions de vie difficiles, les travailleurs migrants représentent plus de 40% de la population. Ils sont présents dans tous les secteurs nécessaires à l’organisation de grands événements sportifs comme la Coupe du monde. C’est ce que révèle Play the Games, une initiative de l’Institut danois d’études sportives. Piégés par les dettes, impayés pendant des mois, vivant dans la misère et travaillant des années sans un jour de repos ou expulsés sans avertissement : voilà quelques-uns des témoignages choquants de travailleurs migrants en provenance d’Arabie saoudite. Des témoignages qui contrastent fortement avec l’histoire que le pays tente de vendre au monde pour la Coupe du monde 2034. Le journaliste Pete Pattisson, spécialisé dans les enquêtes sur les violations des droits de l’homme et les formes modernes d’esclavage dans le monde, a rencontré plusieurs ouvriers. [...] D’après le journaliste, il y a un abus des millions de travailleurs migrants qui sont faiblement rémunérés. [...]
Les travailleurs migrants, originaires en grande partie d’Asie du Sud, d’Afrique de l’Est et des régions les plus pauvres du monde arabe, représentent plus de 40% de la population. Soit environ 13 millions de personnes. Ces travailleurs sont présents dans tous les secteurs nécessaires à l’organisation de grands événements sportifs. Et comme au Qatar, sans cette main-d’œuvre, il n’y aurait pas de Coupe du monde.
Pourtant, l’Arabie saoudite avait promis des réformes du système de travail saoudien. Réformes qui ont joué un rôle important dans la candidature du pays à la Coupe du monde et dans l’évaluation de celle-ci par la FIFA. Réformes qui étaient censées permettre aux travailleurs de changer librement d’emploi. Ce qui n’est pas le cas.
Notamment sur le site du stade Aramco. Pete Pattisson a pu recueillir des témoignages des conditions des ouvriers. À la fin de la journée, ces ouvriers, fatigués par la chaleur, montent des cages d’escalier jonchées de détritus. Tout ça pour arriver dans des chambres exiguës partagées par une demi-douzaine de compagnons de travail. Mais ce n’est pas tout, ils sont aussi criblés de dettes. [...]