Shein une fois de plus sous le feu des projecteurs. Selon un rapport récemment dévoilé par deux organisations non gouvernementales, le géant chinois spécialisé dans la vente de vêtements bon marché est pointé du doigt pour ce qu'elles qualifient d'"exploitation organisée". Pendant trois ans, les entreprises de sous-traitance ont été scrutées à la loupe dans une ville-usine de la métropole de Guangzhou par ActionAid France et China Labor Watch, une ONG basée à New York qui défend les droits des travailleurs chinois. Elles pointent du doigt des rythmes effrénés, des injustices liées au genre et un manque de filet de sécurité sociale.
Dans ces ateliers, les employés reçoivent une rémunération allant de 6 à 27 centimes d'euro par pièce fabriquée. Les deux ONG rapportent que pour prétendre à un salaire décent, ils affirment devoir travailler au moins 11 heures par jour, 6 à 7 jours par semaine, sans réel temps de pause - une cadence effrénée dépassant largement les limites légales en Chine.
Le rapport met en lumière le traitement particulièrement injuste réservé aux femmes dans ces ateliers. Malgré leur présence dominante dans les chaînes de production, les femmes se voient reléguées aux emplois les plus instables et les moins gratifiants, pendant que les hommes continuent à bénéficier d'un accès privilégié aux postes prestigieux. D'après les témoignages recueillis, les ONG mettent en lumière un système de recrutement en duo, où le travail de la femme n'est pas rétribué de façon autonome.