France : Des travailleurs sans-papiers dénoncent les conditions de travail de NTI, un sous-traitant de Veolia, Suez et Paprec
"Un sous-traitant mis en cause par des salariés sans-papiers", 30 aout 2023.
Depuis le début de la semaine, un groupe de onze travailleurs sans-papiers, originaires du Maroc, mène une manifestation pacifique devant un centre de tri situé dans le 15e arrondissement de Paris. Leur revendication ? Dénoncer les conditions de travail inhumaines qu'ils ont endurées au sein de la société NTI, sous-traitante de géants tels que Veolia, Suez et Paprec, acteurs majeurs de la gestion des déchets en France…
Ces travailleurs, qui ont été embauchés en 2019, affirment avoir été victimes de surexploitation et de travail dissimulé tout au long de leur contrat. Amine, l'un d'entre eux, relate les conditions de travail déplorables… : "On travaille sans sécurité, sans harnais, sans rien du tout. On reçoit notre salaire en espèces ou en virement et on doit donner 10% de notre salaire pour pouvoir travailler la semaine d'après."
… Les travailleurs étaient rémunérés à hauteur de 60 euros par jour et 80 euros la nuit, sans tenir compte des jours de repos. Parfois, ils étaient contraints d'enchainer des créneaux horaires de jour et de nuit sans compensation supplémentaire… De plus, certains travailleurs étaient forcés de réaliser des tâches domestiques chez leurs chefs d'équipe… sous peine de se voir refuser du travail la semaine suivante.
Suite à une inspection du travail, NTI s'est retrouvée en liquidation judiciaire, laissant les travailleurs sans emploi. Ces derniers ont décidé de poursuivre NTI aux prud'hommes, ainsi que les filiales de Veolia, Suez, Paprec et Urbaser, où ils ont été affectés…
… Ils réclament des dommages et intérêts pour discrimination, travail dissimulé, ainsi qu'une contestation de la rupture de leur contrat de travail. De plus, ils demandent une embauche en CDI dans l'une des filiales et leur régularisation, une promesse qui avait été formulée par NTI.
De son côté, Veolia réagit aux accusations en affirmant qu'elle ignorait l'emploi éventuel de travailleurs sans-papiers par NTI. L'entreprise assure appliquer une vigilance stricte aux conditions d'exécution de ses contrats de sous-traitance. Elle précise également qu'elle a cessé sa collaboration avec NTI après avoir détecté des incohérences dans les réponses fournies par cette dernière.