"Au Mali, l’effondrement d’une mine d’or provoque la mort d’au moins 48 personnes", 17 février 2025

Un emplacement qui accueille de l’orpaillage illégal...au moins 48 personnes sont décédées dans l’effondrement d’une mine d’or dans l’ouest du Mali.

« Le drame a eu lieu à Bilaly Koto », affirme un responsable local...Une source policière fait état de « 48 morts à la suite de l’éboulement », un bilan confirmé par...l’association des orpailleurs de Kenieba. Quant au profil des victimes, ce sont essentiellement des « jeunes femmes », dont une qui portait « son enfant dans le dos », indique la même source.

Un responsable d’une organisation environnementale locale confirme qu’il s’agit bien d’une mine clandestine. « C’est un site illégal. Il y a beaucoup de complicité pour l’exploitation de ce genre de sites dans la région. Les recherches se poursuivent », selon ce dernier...

Les accidents de ce type sont récurrents dans le pays, alors que le Mali représente le premier bassin d’orpaillage artisanal clandestin du continent. L’or contribue à 25 % du PIB du pays. Dans un rapport de 2023, la Banque mondiale rappelle que le « secteur minier est un pilier fondamental de l’économie malienne ». Si l’or attire les grands groupes étrangers qui travaillent avec l’autorisation des autorités, des orpailleurs artisanaux de toute la région prennent aussi des risques considérables dans l’espoir de trouver de l’or dans les sous-sols maliens, le tout sans aucune protection.

Fin janvier, au moins une dizaine d’orpailleurs ont été tués, majoritairement des femmes, à la suite de l’effondrement d’une mine dans le sud du pays. Il y a un peu plus d’un an, un éboulement particulièrement meurtrier avait fait plus de 70 morts dans un site dans le sud du Mali. Des accidents sont également régulièrement signalés en Guinée, au Sénégal, dans des régions frontalières de l’ouest malien.

Depuis l’arrivée de la junte au pouvoir à Bamako, les autorités tentent de maintenir leur souveraineté économique dans le secteur minier, dans un bras de fer avec les multinationales du secteur, dont Barrick Gold. Un nouveau code minier a été adopté par le gouvernement en août 2023. Il permet une participation de l’État dans les projets du secteur pouvant aller jusqu’à 35 %, et a supprimé l’exonération fiscale pour les sociétés minières.