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Article

15 Oct 2021

Auteur:
Denise Maheho, RFI

RDC: Les mineurs artisanaux menacés de déguerpissement du site minier de Mutanda veulent que des espaces leur soient réservés

"RDC: les mineurs artisanaux menacés de déguerpissement du site minier de Mutanda", 13 octobre 2021

Jean-Felix Kabemba, la trentaine, est arrivé sur le site de Shabara, il y a seulement quelques semaines. À l’aide de son burin, il exploite du cuivre pour survivre avec sa famille. Mais il est inquiet. L’entreprise Mutanda mining, propriétaire des lieux, veut récupérer sa surface exploitable.

« J’étais sur le site de Kasompi, on nous a chassés. Je suis allé travailler à Kisankala, là aussi, on nous a déguerpis. Même ici à la carrière de Kawama, l’entreprise minière Mutanda nous demande de partir. On nous chasse partout, finalement c’est quoi ? », déplore-t-il. Kakwetu Anderson, un autre mineur, n’est pas prêt à abandonner ce site minier. « Où est-ce que l’on irait ? C’est le seul endroit actuellement qui nous permette de nourrir nos enfants. Il n’y a pas d’autres zones d’exploitation artisanale », dit Kakwetu Anderson...

Les zones minières artisanales sont de plus ne plus rares. Le gouvernement congolais vend la plupart des gisements aux entreprises industrielles. Une situation qui touche plus de 200 000 exploitants artisanaux autour de Kolwezi. Pour Joseph Kaumba, responsable de la coopérative minière du Katanga Comakat, « au lieu d’apporter la paix en RDC, les mines sont aujourd’hui comme des porte-malheur parce que nous sommes obligés de nous déplacer pour céder la place aux industriels, comme si les mines du Congo étaient l’exclusivité du secteur industriel. Après avoir cédé tous les carrés miniers, l’État, lui, se retrouve en difficulté pour gérer cette catégorie de population. »...

L’exploitation minière artisanale en RDC est une activité informelle. Elle est donc considérée par les pouvoirs publics comme une simple activité de subsistance, mais non reconnue comme une activité économique à part entière. L’État congolais devrait trouver une solution alternative, selon Florent Musha, expert minier. « Le ministère des Mines doit faire en sorte que l’on puisse passer de l’artisanat minier à la petite mine comme une activité économique probante. Là au moins, on peut avoir des concessions, on fait des études de faisabilité, on cherche des appuis financiers et on y place des personnes pour exploiter », soutient-il.

De son côté, le gouvernement provincial à Kolwezi tente de désamorcer la crise entre les mineurs et l’entreprise Mutanda. Des négociations sont en cours avec la compagnie pour que soient concédés les deux carrés miniers de Shabara aux creuseurs artisanaux. Mais le géant minier Glencore n’est pas d’accord. Il considère que ces gisements miniers lui appartiennent.