Royaume-Uni : 3000 personnes poursuivent Johnson & Johnson en justice et l'accusent d'avoir vendu du talc cancérigène
"Au Royaume-Uni, Johnson & Johnson accusé d’avoir vendu du talc pour bébé cancérigène", 17 octobre 2025
... 3 000 Britanniques ont déposé une plainte collective contre le groupe [Johnson & Johnson (J & J)], le mardi 14 octobre. Ils l’accusent d’avoir « sciemment » continué de vendre son talc minéral, alors qu’il « savait, dès les années 1960, qu’il contenait des formes fibreuses de trémolite et d’actinolite ». Deux types d’amiante susceptibles de générer des cancers des ovaires ou un mésothéliome (poumons).
Dès mai 2020, tout en clamant son innocence, le groupe avait retiré de la vente ses produits à base de talc, aux États-Unis et au Canada. Mais pas au Royaume-Uni ni ailleurs dans le monde. Et ce n’est qu’en 2023 que J & J a remplacé le talc minéral par de l’amidon de maïs…
Selon un document interne datant de 1973 et exhumé par le cabinet KP Law, qui représente les plaignants britanniques, J & J aurait à l’époque envisagé de déposer un brevet relatif à l’élimination des fibres d’amiante du talc. Mais les dirigeants concluaient : « Nous devrions peut-être préserver la confidentialité de l’affaire plutôt que de la publier sous forme de brevet et ainsi la faire connaître au monde entier. »
« Le talc utilisé dans la poudre pour bébé était conforme à toutes les normes réglementaires requises et ne contenait pas d’amiante », soutient dans le Guardian un porte-parole de Kenvue, l’ancienne division de santé de J & J. L’argument ne convainc guère le cabinet KP Law, qui affirme avoir la preuve que le groupe aurait fait pression sur le régulateur américain, la Food and Drug Administration (FDA), afin qu’il révise ses normes à la baisse.
Si cette procédure collective est la première contre J & J, au Royaume-Uni, les Nord-Américains n’ont pas attendu. Plus de 63 000 plaintes ont déjà été enregistrées, aux États-Unis et au Canada...