"Exploitation minière dans le Kédougou - Les aléas de la ruée vers l’or", 16 septembre 2023

Le bruit des engins et la poussière sont le moindre des inconvénients de l’exploitation aurifère à Tamba-Noumouya et Linguékhoto, deux villages de la commune de Tomboronkoto (Kédougou) dont certains habitants pointent la perte de points d’eau pour le bétail, conséquence immédiate de l’activité minière dans leur zone. Il y a aussi que la disparition de surfaces cultivables et de produits forestiers nourrit l’inquiétude des locaux...

Les bâtiments bougent au rythme des engins, disent les habitants. L’air, la plupart du temps poussiéreux...les murs sont lézardés...de jour comme de nuit, le vrombissement infernal des véhicules dans un incessant va-et-vient. Un vrai problème pour la qualité de vie...Tous ces impacts de l’activité minière ne sont rien au regard de la pollution des eaux du fleuve Gambie...« Notre eau est complètement polluée et on ne respire plus à cause de la forte poussière dans le village...Il y a du bruit partout », ajoute Wally Sissoko...Des produits forestiers récoltés traditionnellement pour le combustible et la construction des cases en paille disparaissent également. Petit à petit, « Nous n’avons plus de terres disponibles dans nos localités et nous avons perdu beaucoup de ressources fourragères […]. Et on fait plus aussi de l’artisanat à cause des impacts. La nourriture et les médicaments traditionnels n’existent plus chez nous », a-t-il dit...

En réponse, la Petowal Mining Company [filiale de Resolute Mining], la société exploitante, dit avoir mis en place des équipements aux normes internationales dans les villages impactés, suite à un monitoring pour détecter l’intensité de la vibration dans la zone. « Jamais au plus grand jamais, la moitié de la limite de vibration n’a été atteinte. Ce sont des mesures que nous avons prises depuis le début des opérations minières et souvent l’Etat vient nous auditer, parce que ce n’est pas seulement la vibration, il y a aussi le bruit la poussière et l’odeur du gaz », a déclaré Cheikh Moukhtar Sylla, directeur de l’environnement et des communautés de Petowal Mining Company (PMC)...

Dans cet ordre d’idées, Petowal Mining Company a installé un plan de restauration des moyens de subsistance à l’intention des populations et des femmes en particulier impactées par l’orpaillage, en vue d’améliorer les conditions de vie des communautés dans la zone, souligne Cheikh Moukhtar Sylla. « Nous voulons diversifier les activités. Et un plan a été fait », qui vise à favoriser un retour vers l’agriculture, la transformation et la commercialisation des produits locaux, mais aussi à booster l’activité des femmes teinturières, explique-t-il...

La société minière compte faire son possible pour recruter le maximum de jeunes ayant bénéficié de cette formation déroulée à Diamniadio (Dakar) et Tomboronkoto, selon Karamokho Seydi Ba, superintendant de la performance sociale de PMC. « La politique d’emploi repose sur la préférence locale. On recrutera le maximum de jeunes au niveau de la commune de Tomboronkoto, dans le département de Kédougou au niveau régional », a-t-il promis...