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Article

19 Jan 2023

Auteur:
Public Eye

Suisse : Public Eye demande la surveillance du marché des matières premières et la redistribution équitable des bénéfices excessifs réalisés pendant la pandémie et la guerre en Ukraine

"Les négociants en matières premières ne connaissent pas la crise", 16 janvier 2023

Selon la Banque mondiale, environ 95 millions de personnes sont passées sous le seuil de la pauvreté absolue en conséquence de la pandémie et de la guerre en Ukraine. En même temps, l’abandon des énergies fossiles a été renvoyé aux calendes grecques en raison de l’insécurité énergétique à laquelle le monde est actuellement confronté. Une poignée d’entreprises semble toutefois tirer son épingle du jeu : les négociants en matières premières, dont les affaires s’avèrent même extrêmement fructueuses en ces temps de crise ...

Huit des dix entreprises au plus gros chiffre d’affaires de Suisse en 2021 étaient des négociants ...

Autre point commun : les risques liés à ces activités. Depuis des années, Public Eye met en lumière les liens entre le secteur des matières premières et des cas de corruption ou de blanchiment d’argent, des violations de droits humains, des faveurs fiscales scandaleuses, la contribution du secteur à la crise climatique, ou encore les difficultés à appliquer les sanctions. Au vu de ces abus et de l’importance économique croissante du secteur, il est pour le moins surprenant que ni le Gouvernement ni le Parlement suisses ne propose encore de mesures crédibles pour réglementer convenablement ce secteur ...

Le régime fiscal suisse présente en outre des failles et ne permet pas suffisamment de corriger le tir, par exemple pour redistribuer adéquatement les bénéfices engrangés par les négociants en matières premières. Au contraire, la Suisse continue de miser sur une politique fiscale au rabais et des cadeaux fiscaux scandaleux ...

Or il serait légitime de faire justement l’inverse en prélevant un impôt spécial sur ces « bénéfices exceptionnels ». Les profits enregistrés sont certes directement liés au modèle d’affaires des négociants, mais ils sont principalement la conséquence de circonstances externes telles que la guerre russe en Ukraine, et c’est pourquoi ils devraient être imposés de façon distincte. 

Le cadre législatif et les efforts de réglementation de la Suisse ne sont aucunement proportionnels aux risques que présente le secteur des matières premières. L’importance économique croissante des négociants suisses et les énormes profits qu’ils enregistrent en temps de crise rappellent à quel point il est nécessaire de réglementer le secteur.