"Mauritanie : le groupe minier Kinross contraint de revoir ses méthodes", 21 décembre 2016

Au goût de l’exécutif mauritanien, la filiale de Kinross Gold Corporation, Tasiast Mauritanie Limited SA (TMLSA), était « trop offshore » et créait peu d’emplois. En effet, la mine était dirigée depuis Las Palmas, aux îles Canaries...où étaient établis la direction régionale du groupe, la gestion des ressources humaines...TMLSA ne prenait pas de gants pour réduire ses effectifs, au motif que la mine n’était pas rentable. Afin d’expliquer pourquoi il employait 11 % d’expatriés en Mauritanie alors que ce pourcentage est inférieur à 5 % dans sa filiale ghanéenne, le groupe soulignait que le Ghana avait une longue tradition minière et, donc, des personnels d’encadrement bien formés...des inspecteurs du travail constatent à Tasiast « des manquements graves à la législation sociale » et l’emploi d’expatriés étrangers dont le permis de travail a expiré. La direction riposte en stoppant l’exploitation. Les négociations finissent par rapprocher les points de vue : un accord est signé, le 27 juillet, et l’extraction reprend début août...un directeur pays de TMLSA s’est installé à demeure à Nouakchott...Il s’agit du diplomate français Jean Félix-Paganon...« Nous ramenons à Nouakchott les personnels dédiés à la mine de Tasiast, soit une vingtaine de personnes. La mauritanisation de la mine sera étalée sur deux ans. Pour cela, nous recruterons dix personnes fin 2016, et entre vingt et trente fin juin 2017...un comité de suivi vérifiera désormais que l’accord est bien appliqué et que la mine fonctionne correctement...une nouvelle convention collective d’établissement a été signée avec les délégués du personnel de l’entreprise.