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Article

18 Jui 2018

Auteur:
David Baché, RFI

Rép. dém. du Congo: Les creuseurs d'une mine artisanale dénoncent leurs conditions de travail difficiles et l'opacité qui règne dans le secteur

"RDC: Kambové, une mine artisanale et hors système", 18 juin 2018

En République démocratique du Congo, on estime que 20% de la production de minerais est issue de mines artisanales. En dépit des autorisations officielles délivrées par l’Etat congolais, le reporter de RFI a été empêché d’entrer sur les sites de mineurs artisanaux où il s’est rendu dans le Haut-Katanga. Il a néanmoins pu récolter certains témoignages, qui révèlent des conditions de travail terribles et une opacité entretenue au plus haut niveau du pouvoir congolais...Dans le site où ils travaillent, ils sont « plus de 1 000. Nous sommes nombreux. Parfois, quand il y a des morts, les gens quittent d’abord. Dès qu’il y a du calme, les gens reviennent encore ». Quant à la femme, elle a 40 ans. Cela fait dix ans qu'elle « fait aussi le creusage dans les sites artisanaux ». Elle raconte :«...Si nous ne travaillons pas, les enfants n’auront pas mangé, les enfants ne seront pas scolarisés ». « J’ai 35 ans. Je n’ai pas d’emploi, dit le second homme. Je fais seulement le creusage, depuis au moins quinze ans...»...« On ne gagne presque rien, se plaint un des hommes. On creuse beaucoup. Mais pour vendre, les Chinois nous volent beaucoup. Par jour 10 000 francs...». Et de poursuivre : les négociants, « les Chinois nous trompent avec leurs machines à pourcentages, quand ils calculent la teneur du minerai. Ils nous volent...»...« Chez les Chinois, les prix ne montent jamais...les Chinois sont en train de nous imposer le prix d’achat », déplore un des hommes... « Les Chinois ne nous encadrent pas. Ils ne nous donnent même pas des tenues. Même pas le matériel de travail, confie-t-il. On leur a donné la responsabilité de ces concessions-là. C’est-à-dire que vous, vous travaillez, même si vous mourez, ce n’est pas leur problème. L’essentiel est que vous ameniez la matière première et que vous la vendiez...Si tu oses t’organiser autrement, l’Etat va t’arrêter...»...Ce sont des intouchables. Tu ne peux pas toucher à un Chinois. Ils marchent avec la Garde présidentielle. Nous souffrons beaucoup »...le chef d’antenne à Lubumbashi de l’ITIE, l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives...[déclare] : « A ce jour, sur le site de Tokotens, il n’y a pas d’entreprise qui exploite ce site, indique-t-il. Nous n’avons aucune information sur une entreprise qui exerce sur ce site. [...] Lorsque les paiements significatifs sont payés à l’Etat, nous devons les divulguer. A ce jour, nous n’avons aucune information sur un paiement spécifique qui provient de ce permis »...Un acteur du secteur des mines raconte : « Lorsque vous voyez la Garde présidentielle, les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) dans les mines, c’est très inquiétant. On ne sait pas ce qu’ils font là-bas. Parce que la Garde républicaine est censée rester dans les résidences officielles ou bien dans les sites qui concernent la présidence de la République comme institution. Je ne vois pas pourquoi la Garde républicaine doit se trouver dans une mine artisanale ».