Cameroun: Un rapport accuse la Socapalm d'accaparer les terres des communautés locales, l'entreprise rejette les allégations
La Société Camerounaise de Palmeraies (Socapalm) est de nouveau indexée dans une affaire foncière. Une enquête menée par Green Development Advocate (GDA), met en évidence des irrégularités dans l’attribution de certaines concessions foncières à cette agro-industrie à Édéa, dans la région du Littoral. Cette organisation de la société civile indique qu’on assite à des affrontements récurrents entre les communautés d’Apouh A Ngog, Koukouhè, Onguè et Déhanè et la Socapalm, depuis que l’entreprise a lancé les campagnes de renouvellement des plantations de palmiers à huile en 2023.
Selon l’enquête, près de 1 000 hectares seraient concernés par les revendications des populations qui dénoncent l’accaparement de leurs terres ancestrales. Au centre de la controverse, un arrêté préfectoral de mars 2021 attribuant 874 hectares de terres d’Apouh à la Socapalm.
Dans un communiqué, la Socapalm réfute les conclusions du rapport et affirme que les griefs ont pour base « des interprétations erronées ». Au sujet de l’arrêté préfectoral de 2021, l’entreprise soutient que « le préfet concerné a confirmé que le village d’Apouh n’existait pas à l’époque de la signature des titres contestés ». Bien plus, comme pour démontrer sa bonne foi, la Socapalm fait savoir qu’en 2017, avec l’appui du ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf), elle a engagé une expertise foncière impliquant les autorités locales et les représentants des communautés riveraines pour une clarification définitive des droits fonciers. Ce qui a abouti à la régularisation des concessions, avec la délivrance de titres fonciers définitifs en mars 2025. La superficie de la concession d’Édéa a été ramenée à 1 086 hectares et les parcelles retranchées devant être restituées à l’État du Cameroun, précise l’entreprise.