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文章

2020年6月9日

作者:
Laurence Caramel, Le Monde

République du Congo: L’Union européenne réduit son soutien au WWF qu'elle accuse de ne pas respecter les droits des Pygmées

"L’Union européenne réduit son soutien au WWF, accusé de bafouer les droits des Pygmées au Congo", 2 juin 2020

 L’Union européenne (UE) a décidé de suspendre une partie de ses financements au Fonds mondial pour la nature (WWF), en raison de manquements au respect des droits humains dans le projet de création de l’aire protégée de Messok Dja, au Congo-Brazzaville...« Le respect des droits humains est un des fondements de l’Union européenne. Nous ne pouvons tolérer aucune entorse », explique un fonctionnaire de la Commission...

Messok Dja est un projet d’aire protégée porté depuis une dizaine d’années par le WWF dans le nord-ouest du Congo...le massif forestier de Messok Dja...en partie exploité par des compagnies forestières étrangères...est avant tout le territoire où vivent les Baka, un peuple marginalisé de chasseurs-cueilleurs pour lesquels l’accès aux ressources de la forêt est nécessaire pour se nourrir, se soigner et pratiquer les rites sacrés...

Le projet de parc a franchi une étape en 2017 avec la signature de plusieurs contrats, dont celui avec l’UE, d’un montant de 1 million d’euros, pour « la conservation et la gestion participative de l’aire protégée de Messok Dja et de sa périphérie ». Dans le document signé par le WWF et le délégué de l’UE à Brazzaville, l’accord des populations pygmées constitue une des conditions à l’aboutissement du projet. Celles-ci doivent donner un « consentement libre, informé et préalable »...Or l’UE, après avoir mandaté sur le terrain l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) pour vérifier les allégations exprimées par plusieurs Baka sur la violence des écogardes sous la supervision du WWF, conclut qu’il existe « des failles » dans le processus de consultation. Auparavant, des ONG congolaises et l’association de défense des peuples autochtones Survival International avaient déjà alerté à de nombreuses reprises sur les menaces et les mauvais traitements que subissent ces populations.

Des représentants des Baka avaient directement interpellé la Commission dans une lettre adressée en août 2019 : « Cela fait des années et des années que des écogardes financés par le WWF sont arrivés chez nous. Ils nous interdisent de chasser pour nourrir nos familles. Ils nous interdisent d’entrer dans notre forêt. […] Ils nous ont parlé de la limite du parc. Mais personne n’est venu nous demander notre consentement », écrivaient-ils...

Il est probable que la plainte déposée auprès du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) par six communautés baka vivant à proximité de Messok Dja, en 2018, ait aussi motivé la décision de la Commission européenne...

Le WWF a essayé de faire face aux accusations en faisant appel à d’autres ONG pour l’aider à retisser un dialogue avec les populations locales. Un projet d’« appui à la mise en œuvre du consentement libre, informé et préalable » a ainsi été rédigé par Brainforest...Fin 2019, une rencontre avec les représentants de 35 communautés sur les 37 concernées par la création de l’aire protégée a été organisée, en présence des autorités gouvernementales et d’observateurs de la société civile...

« Nous continuons de travailler pour la protection des forêts de Messok Dja. Le territoire dont nous parlons est extrêmement reculé, avec une densité de population proche de 1 habitant/km². Aucune ONG locale n’est directement présente. Les seuls acteurs sur le terrain sont le gouvernement, les compagnies forestières et les communautés. Nous parlons avec chacun d’entre eux pour essayer de trouver un équilibre entre la conservation et un développement durable pour la population », plaide-t-on au siège du WWF, en Suisse.

Mais ces efforts arrivent trop tard. La Commission européenne considère que le WWF n’a plus la légitimité pour mener le processus de consultation et souhaite qu’il soit fait appel à un organisme indépendant.