Mines : Pollutions dans les zones minières du grand Katanga, la complicité de l’Etat congolais pointée du doigt
Summary
Date Reported: 8 Feb 2024
Location: Congo (the Democratic Republic of the)
Companies
Ruashi Mining SAS (JV between Metorex (75%) and Gecamines (25%)) - Parent CompanyProjects
Ruashi MineAffected
Total individuals affected: Number unknown
Community: ( Number unknown - Location unknown - Sector unknown , Gender not reported ) , Ecosystem: ( Number unknown - Location unknown - Sector unknown , Gender not reported )Issues
Water pollution , Soil pollution , Air pollution , Clean, Healthy & Sustainable Environment , Violation of environmental safety standards , Personal Health , Access to WaterSource type: News outlet
Summary
Date Reported: 8 Feb 2024
Location: Congo (the Democratic Republic of the)
Companies
Comika Mining (JV between Wanbao Mining (75%), Managem Group (20%), and the DRC government (5%)) - Parent CompanyProjects
KamoyaAffected
Total individuals affected: Number unknown
Ecosystem: ( Number unknown - Location unknown - Sector unknown , Gender not reported ) , Community: ( Number unknown - Location unknown - Sector unknown , Gender not reported )Issues
Water pollution , Soil pollution , Air pollution , Clean, Healthy & Sustainable Environment , Violation of environmental safety standards , Personal Health , Access to WaterSource type: News outlet
Plus d’une entreprise minière basée dans le haut Katanga travaille dans le non-respect total des normes environnementales, au vu et au su de l’autorité compétente. Cela, malgré plusieurs actions menées par les communautés pour revendiquer leurs droits à vivre dans un environnement sain...les entreprises minières rejettent leurs déchets dans l’environnement, polluant ainsi l’eau, l’air et le sol. C’est le cas, par exemple, du cours d’eau Ruashi, un affluent de la rivière Kafubu. Les communautés de la commune de Ruashi sont obligées d’utiliser ce cours d’eau malgré l’ampleur de la pollution.
Même la pêche n’y a plus pratiquée, car les poissons meurent d’eux-mêmes à la suite de cette pollution chimique. Quant au sol, il devient de plus en plus infertile. Pas moyen de pratiquer l’agriculture dans cette partie du pays, à cause de la dégradation du sol.
Cette situation persiste malgré l’incident du mois d’avril 2023 dernier, où plus ou moins 140 personnes avaient été intoxiquées par les eaux d’un cours d’eau qui divisent 2 quartiers à Kambove, territoire situé près de la province du Lualaba. « Les riverains avaient consommé du poisson mort à la suite de la pollution de la Compagnie minière de Kambove (COMIKA) [Joint venture entre Wanbao Mining et Gécamines]. Plusieurs personnes ont eu des boutons sur leurs corps après s’être lavés dans le cours d’eau où avaient été déversés les déchets de cette entreprise. Les usines de traitement des minerais qui sont implantées dans les quartiers résidentiels provoquent une pollution inquiétante de l’air, de l’eau et de la végétation au quotidien », précise une source sous anonymat...
Pour sa part, le réseau Sud-Congo de l’ONGD Premi-Congo basée dans le Haut-Katanga avait, à travers son directeur Christian Bwenda, déposé une plainte contre Ruashi Mining, une entreprise chinoise, au cours de la même année. Cela, pour non-respect des obligations sociales et environnementales du Code minier...
...le directeur de l’ONGD Premi-Congo a tenu à rappeler la responsabilité de l’autorité compétente vis-à-vis des communautés locales.
« La question des entreprises minières est une réalité. L’exploitation des minerais crée beaucoup de rejets toxiques. Et, la gestion de l’environnement minier est très coûteuse. Les entreprises sont tenues de faire des études environnementales au préalable. Mais, seules certaines entreprises respectent les normes en utilisant l’hydrométallurgie par exemple, une technique qui consiste à placer tous les déchets produits dans un bassin de captation. Ruashi Mining [Joint venture entre Jinchuan Group et Gécamines] par exemple n’a jamais été respectueuse de l’environnement. Tout ce qu’elle fait, moi je dirais que c’est par défi. C’est comme si l’Etat caresse ces entreprises. Quand vous vous adressez aux services compétents, ils vous répondent que ce sont des investisseurs qui ne doivent pas être découragés », s’est indigné Christian Bwenda...
Seule l’entreprise Boss Mining [Joint venture entre Eurasian Resources Group (ERG) et Gécamines] avait été sanctionnée par le Ministère des Mines pour pollution mais elle a repris ses activités en 2022 et il n’y a pas lieu d’affirmer qu’elle a retenu la leçon. La pollution bat son plein...cette situation a raison d’inquiéter les communautés de la Ruashi.
« Il y a la destruction des écosystèmes dans cette partie du pays. C’est pour cette raison que la grande minière Boss Mining, basée dans le Kakanda, avait été fermée. La loi est là. Elle n’a qu’à être appliquée. Il suffit que l’Etat impose les normes à ces entreprises ! S’il fait un état des lieux sur la santé des communautés, on sera surpris des résultats. Il n’y a pas d’autre solution que d’imposer la loi...», insiste Christian Bwenda...
« Il est important que Ruashi Mining mobilise des moyens pour déplacer ces communautés. Elles souffrent de beaucoup de dégâts causés par cette entreprise. Elle exploite à plein temps depuis 2006. Il y a des maisons qui se fissurent à cause de ses explosifs, il y a plusieurs cas de maladies congénitales… Pour ne citer que ceux-là. Nous avons produit beaucoup de rapports sur ces maux mais les autorités s’attachent plus aux entreprises qu’aux communautés. Alors, il serait mieux que la population soit déplacée pour que cette minière occupe seule cet espace pour vaquer à ses occupations librement », a martelé l’activiste des droits humains pour ces communautés, Christophe Kabuita.