"Orpaillage clandestin : L’or qui… appauvrit", 19 janvier 2019

Sur les 55 kilomètres de voie, la végétation a été proprement saccagée...des agglomérations nouvelles, centres d’affaires spontanés, se sont créées par endroits. On y trouve de tout : petits commerces de tous genres, mais aussi prostitution et drogue..Booré-Akpokro...C’est la capitale de l’orpaillage dans la région...A pieds ou à moto, poussiéreux, matériel de travail en mains...des hommes vont et viennent tout le long de la route...Des baraques de fortune construites dans le désordre servent de restaurants, de bistrots, de garages de véhicules et engins à deux roues et même de dortoirs...On creuse des trous, on remonte la terre à l’aide de seaux, on renvoie les seaux aux creuseurs restés dans les trous…Les orpailleurs clandestins sont là...Les mottes de terre qu’ils amoncellent et toute la zone sont comme arides, infertiles désormais...Néfaste et désastreux. C’est le condensé d’une étude sur les impacts sociaux et environnementaux de l’orpaillage...L’activité, a priori, n’est pas foncièrement mauvaise. Elle est pourvoyeuse d’emplois et contribue à la création de richesse locale...[Les orpailleurs]...ont recours aussi à des produits chimiques comme le mercure et le cyanure qui contaminent le sol...« Les impacts sur le sol sont l’érosion, l’infertilité, la pollution par les déchets solides et liquides, la contamination par des substances nocives », dénoncent les trois chercheurs...l’activité aurifère a un impact aussi bien sur la faune que sur la flore, ainsi que sur les ressources en eau, le sol et l’insécurité alimentaire...les cours d’eau avoisinant sont souvent pollués et la nappe phréatique menacée...« Le mercure utilisé contamine les ressources en eau », soulignent nos trois chercheurs...La poussière, remarquable sur les sites d’orpaillage, générée par l’activité, n’est pas sans conséquence pour les populations, les orpailleurs en premier. Outre les « accidents de travail » fréquents, des maladies liées à la pollution de l’air et au manque d’hygiène et d’assainissement sont courantes. Sans compter les risques très développés de transmission des infestions sexuellement transmissibles et du Vih/sida...« La dégradation de l’environnement demeure aujourd’hui l’une des préoccupations fondamentales des politiques gouvernementales à travers le monde », relèvent les trois chercheurs...« L’État est déterminé à agir et à lutter sans répit contre l’orpaillage clandestin », déclarait le ministre des Mines et de la Géologie...Il annonçait alors la création d’une brigade pour la répression des infractions au code minier...la Bricm a officiellement démarré ses activités le 26 décembre dernier...