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Article

2 oct 2025

Auteur:
David Ollivier de Leth & Lily Versteeg, SOMO,
Auteur:
Elizabeth Meager & Philippa Nuttall, FT Sustainable Views,
Auteur:
// Séverin Lahaye, Observatoire des Multinationales (France)

UE : Un rapport met en lumière le lobbying d'Exxon pour affaiblir la Directive sur le devoir de vigilance

"Comment ExxonMobil et Trump ont fait démanteler une législation européenne sur le climat et les droits humains", 9 octobre 2025

Cette fameuse « CS3D » avait fini par entrer en vigueur en mai 2024 à l’issue d’une longue bataille de lobbying qui avaient vu ses ambitions plusieurs fois revues à la baisse... À l’époque, le géant du pétrole étatsunien avait déjà pris position contre la directive. « ExxonMobil ne cache pas considérer cette loi comme une menace pour ses profits et son modèle économique », expliquent les chercheurs de Somo. Mais c’est après son adoption que la première entreprise pétrolière mondiale a véritablement entamé sa campagne de lobbying. « Entre mars 2024 et juillet 2025, ExxonMobil s’est entretenue au moins sept fois avec la Commission européenne pour discuter de son agenda de simplification », révèle leur enquête.

...Ursula von der Leyen, réélue pour un second mandat, a érigé la « simplification » comme objectif premier de sa politique économique...Quelques mois plus tard, elle proposait, via la directive Omnibus I, de repousser l’application de la CS3D et de réduire son champ d’application. Bien qu’elle n’ait pas encore été définitivement validée dans tous ses détails, la loi Omnibus devrait largement répondre aux souhaits d’ExxonMobil.

Le groupe pétrolier a utilisé quatre moyens de lobbying différents pour faire entendre son point de vue : des entretiens directs auprès des décideurs politiques européens et américains, la mobilisation d’associations d’entreprises dont elle est membre, le sponsoring d’événements médiatiques et le financement de think tanks...

...En septembre 2024, plus d’une soixantaine de députés et de sénateurs étatsuniens ont signé une lettre « anti-CS3D » adressée au président Joe Biden, l’appelant à « retarder […] ou modifier substantiellement la directive »-. « Parmi les 66 membres du Congrès signataires de la lettre, 64 ont reçu des dons du Comité politique d’action d’ExxonMobil, pour un total de 700 000 dollars », révèlent les deux chercheurs.

Le patron d’ExxonMobil, Darren Woods, s’est également directement plaint auprès de Donald Trump, lors de deux réunions, en janvier et mars 2025. Et d’après Somo, leur parole a été entendue par l’exécutif étatsunien, et notamment son secrétaire à l’Énergie Chris Wright, qui affirmait en septembre 2025 que l’UE devait engager des « modifications massives » de la CS3D pour ne pas nuire aux entreprises pétrolières étatsuniennes...

Après des mois de lobbying acharné, ExxonMobil devrait voir ses vœux concrétisés. Son influence auprès des décideurs politiques « excède largement celle de groupes d’intérêts publics, comme les organisations non-gouvernementales ou les syndicats », déplore Somo. L’enquête dénonce la « capitulation » du Parlement européen, et notamment du Parti populaire européen (droite) et de Renew (centre) face aux intérêts d’un « petit mais puissant groupe de multinationales »...

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