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Article

25 Sep 2019

Auteur:
Catherine Morand, Le Courrier (Suisse)

Un analyste plaide pour la fin de l’«agrocolonialisme» en Afrique

"L’«agrocolonialisme» doit cesser!", 25 septembre 2019

A l’heure où des centaines de milliers de personnes, partout dans le monde, défilent pour la planète, alors que les conférences internationales consacrées au réchauffement climatique se multiplient, sur le continent africain, c’est business as usual. La ruée sur les terres agricoles ne connaît guère de trêve. De grands groupes agro-industriels, occidentaux, asiatiques, avec l’aimable complicité des gouvernements et des institutions financières internationales, continuent de faire main basse sur les terres des communautés, au profit de monocultures de palmiers à huile, accentuant encore davantage les changements climatiques dont l’Afrique ressent déjà dramatiquement les effets. C’est la double, triple, quadruple peine: les communautés rurales sont chassées de leurs terres, souvent manu militari, pour céder la place à des plantations industrielles... 

Mais pour les populations des pays concernés – le Liberia, le Cameroun, la République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, etc. –, les projets actuels de plantations industrielles de palmiers à huile sont perçus comme «un nouveau cycle d’occupation coloniale», selon les témoignages recueillis par Grain. Leurs terres leur sont enlevées, souvent par la force, «sans consultation ni consentement» préalables. Les plantations industrielles «détruisent leurs forêts et la biodiversité locale» et polluent leurs ressources en eau. Paradoxe: il est en outre interdit à ces populations de produire leur propre huile de palme, de manière artisanale et traditionnelle, comme elles le font depuis ­toujours...

Face à cet «agrocolonialisme»...la résistance s’organise. La lutte des communautés, dans le sud-ouest du Cameroun, a ainsi contraint le gouvernement à faire marche arrière. La société étasunienne Herakles Farms, qui avait négocié une concession de 73 000 hectares, s’est retirée, tout comme d’autres investisseurs potentiels. D’autres villageois camerounais sont parvenus à stopper l’expansion de plantations industrielles et mènent un long combat pour récupérer leurs terres. Au Liberia aussi, la résistance des communautés s’opposant à des plantations industrielles a permis de dissuader des entreprises de poursuivre leurs investissements...