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Article

17 Jui 2020

Auteur:
Jacques Pezet, Libération

France : Des procès contre Terra Fecundis pour fraude au travail détaché et conditions de travail indignes repoussés en raison de la crise de Covid-19

Ainhoa Goma/Oxfam

« Qu'est-ce que Terra Fecundis, l'entreprise qui a fait venir des saisonniers pendant la pandémie ? », 17 juin 2020.

La découverte de nouveaux foyers de l’épidémie de coronavirus dans les départements des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse et du Gard a pour point commun de toucher des saisonniers de nationalités latino-américaines ou africaines détachés par des entreprises de travail temporaire (ETT) espagnoles...Dans de nombreux cas, c’est la société d’intérim espagnole Terra Fecundis qui a recruté et transporté ces travailleurs étrangers en France...

Depuis 2011 et la mort d’un travailleur équatorien par déshydratation, Terra Fecundis fait régulièrement l’objet d’articles de presse dans lesquels ses employés, leurs avocats ou les syndicats dénoncent les conditions «d’esclavage moderne» auxquelles ces travailleurs sont confrontés : cadences de travail trop longues, heures supplémentaires non payées, absence de paiement de l’indemnité de congés payés, de remise mensuelle du bulletin de paie et de remise du contrat de mission, rapatriement en Espagne en cas d’accident mettant ainsi fin à leur emploi en France, promiscuité dans les lieux d’accueil, où les conditions d’hygiène sont déplorables.

Comme le rappelait le Monde en 2017, l’inspection du travail avait relevé «l’état répugnant des chambres, toilettes, sanitaires et cuisines» d’un logement sous-loué par Terra Fecundis à Saint-Gilles, dans le Gard...

La justice française s’est également penchée à plusieurs reprises sur les conditions de travail de ces travailleurs étrangers...Le Réveil du Midi évoque six procédures visant la société d’intérim depuis 2016.

Selon des informations du Monde et de la Provence, un nouveau procès devait s’ouvrir en mai à Marseille dans un dossier de fraude au travail détaché en France, mais il a été reporté en raison de la crise du Covid. Il est reproché à l’entreprise espagnole d’avoir mal déclaré ses employés, de les avoir fait travailler entre 12 et 14 heures par jour sans respecter les rémunérations françaises et d’avoir ainsi fait perdre un peu plus de 112 millions d’euros de cotisations à la Sécurité sociale sur une période allant de 2012 à 2015...

L’entreprise difficilement joignable, et qui a désactivé sa présence sur Twitter et Facebook depuis les premiers articles sur les clusters français, s’est toujours défendue ces dernières années en expliquant qu’elle ne fait «qu’appliquer les règles du droit européen», selon son avocat Me Guy André...

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