Madagascar: Des défenseurs des droits de l'homme arrêtés alors qu'ils protestaient contre la mine QMM de Rio Tinto
"Très grave événement à Tolagnaro – Fort-Dauphin Madagascar: Trois (3) membres de l’association LUSUD tués, plusieurs blessés, un grand nombre de personnes arrêtées. Les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur les manifestants réunis à Maroamalona sur le chemin menant au site de RIO TINTO QMM", 20 octobre 2023
Le 6 octobre 2023, après avoir demandé en vain à échanger avec les autorités, les membres de l’association LUSUD ont manifesté de nouveau pour réclamer - des discussions sans pression avec la société RIO TINTO QMM menées par le président de l’association, ainsi que - l’annulation des avis de recherche lancés contre le président et le secrétaire général de l’association.
Le Comité des Sages de l’Anosy (To-teny) réagit alors et annonce que les deux leaders de l’association sont désormais libres. Lorsque les manifestants ont demandé des preuves, les Sages ont répondu qu’ils présenteraient le document-preuve le mardi 10 si les manifestants arrêtaient leur mouvement. Tous les manifestants sont rentrés chez eux et ont attendu jusqu’au 17 octobre pour se réunir de nouveau. Le Comité des Sages a déclaré alors être surpris par la non-réception de la lettre d’engagement sur ce sujet de la part des responsables. Les membres du Comité des Sages ayant quitté les lieux alors que des négociations étaient en cours, les membres de LUSUD décidèrent d’aller prendre la parole à la radio INFINITY le 19 octobre, sous la direction d’un Ray aman dreny, Mr Solomon.
Ce 19 octobre, la population a continué à manifester dans le calme dans une enceinte privée. Un membre du service de sécurité de la société MCS, sous-traitant de RIO TINTO QMM, est entré dans l’enceinte privée et transmis un message à ses supérieurs. Les manifestants ont saisi son matériel, l’ont gardé avec eux et lui ont demandé de faire venir la personne qui l’a envoyé en mission.
Le 20 octobre, les manifestants ont identifié un policier en tenue civile qui s’est infiltré parmi les membres participants à la réunion. Lorsque des agents des forces de maintien de l’ordre arrivés en voiture demandèrent de relâcher leur collègue, les manifestants ont répondu « nous ne le relâcherons pas tant que nous ne savons pas pourquoi il est venu au milieu des membres et pourquoi nous n’avons pas de réponse à nos revendications ». Les forces de l’ordre se mirent alors à tirer sans sommation...