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Article

19 Mar 2021

Auteur:
Emiliano Tossou, Ecofin (Suisse)

Beny Steinmetz : comment l'homme d'affaires a perdu son honneur et son rang en Guinée suite à sa condamnation par la justice suisse pour corruption dans des transactions minières en Guinée

Durant les six jours qu’a duré son procès, le parquet genevois a présenté M. Steinmetz comme responsable et fin connaisseur du « pacte de corruption » qui lui a permis d’obtenir en 2008 les permis miniers sur les blocs 1 et 2 du géant gisement de fer du mont Simandou en Guinée. « Que nenni », selon la défense qui affirme plutôt que son client n’est qu’un simple conseiller de l’entreprise Beny Steinmetz Group Resources (BSGR) !

Réduire Beny Steinmetz à un rôle d’éminence grise, voilà un argument étonnant et même quelque peu humiliant. Etonnant, car la société porte bien son nom, et humiliant parce que cette posture nie l’influence et le rôle de M. Steinmetz dans la naissance, puis la croissance de l’entreprise. Mais qu’importe, tout est bon pour échapper à la condamnation. Mais cela n’aura pas suffi. Loin du rôle d’employé, c’est un indépendant qui a bâti lui-même sa fortune, même si ses origines familiales tendent à démentir cette réputation de self-made-men...

Utilisant son réseau de relations, Beny Steinmetz apprend que le chef de l’Etat est lassé de voir le géant australien Rio Tinto tarder à développer les quatre blocs qui lui appartiennent depuis une vingtaine d’années. Beny sent le bon coup et ses associés proposent des millions de dollars à la quatrième épouse de Lansana Conté, la miss Guinée Mamadie Touré. Cette dernière, favorite du dictateur, obtient de lui, quelque temps plus tard, le retrait de licence pour Rio Tinto et la réattribution des blocs 1 et 2 à BSGR pour la modique somme de 163 millions $...

Des clopinettes pour un gisement qui héberge des milliards de tonnes de minerai de fer. D’ailleurs Beny Steinmetz réussira à le céder quelques années plus tard au Brésilien Vale pour 2,5 milliards $, tout en conservant 49% d’intérêts dans le projet. Une opération qui valorise donc les deux blocs en question à 5 milliards $ environ.

Une plus-value énorme, qui renforcera la méfiance du président Alpha Condé, peu de temps après son élection. Dans sa politique visant à revoir les conventions signées sous le précédent régime, il se lance dans un bras de fer avec Beny Steinmetz...

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