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Article

25 Jan 2021

Auteur:
Laurent Correau, RFI

Guinée: reconstitution d’un «pacte corruptif» dans le très opaque secteur minier

RFI : Comment réagissez-vous à la peine qui a été prononcée par la justice suisse dans l’affaire Beny Seinmetz ?

Agathe Duparc : Nous sommes très satisfaits, à Public Eye, de voir qu’il y a eu des peines de prison ferme. Monsieur Beny Steinmetz parle d’une grande injustice. Nous, on dit qu’au contraire, c’est une grande décision de justice, d’une justice genevoise qui n’a vraiment pas froid aux yeux… et qui pour la première fois, finalement, condamne trois maillons essentiels de la corruption internationale. À savoir : le big boss Beny Steinmetz, qui disait qu’il ne savait rien, qui se cache derrière des montages très compliqués, l’intermédiaire, apporteur d’affaires, qui verse des commissions sur le terrain, et enfin la dernière figure, c’est l’administratrice qui se cache dans un bureau à Genève, qui tamponne absolument toutes les transactions et qui dit qu’elle n’a rien compris, rien vu.

Pourquoi cette affaire vous semble-t-elle particulièrement emblématique ?

Parce que dans le secteur minier, qui est un secteur très opaque -et on le sait qui prive souvent les populations africaines de leurs ressources- finalement il n’y a jamais de responsabilité, il n’y a jamais de condamnation, jamais de procès… Là, la justice genevoise s’est vraiment attaquée à un gros morceau. Elle a pu prouver, effectivement, qu’il y avait eu quand même dix millions de dollars de pots-de-vin qui avaient été versés à la quatrième femme du président guinéen, Lansana Conté. Mamadie Touré a reçu 10 millions de dollars, dont 8,5 millions, grâce à des montages extrêmement complexes, qui sont passés par des sociétés, des factures, des fausses factures… Tout a pu être reconstitué. C’est la première fois, finalement, que l’on reconstitue un pacte corruptif dans ce secteur minier qui est, encore une fois, extrêmement opaque.

Pour que l’on comprenne bien de quoi parle cette affaire, qu’est-ce que la société de Beny Steinmetz cherchait à obtenir ?

On sait que, dès 2005, le groupe Beny Steinmetz qui n’était pas du tout spécialisé dans le secteur minier –il était spécialisé dans le diamant- a commencé à s’intéresser à la Guinée. Et dès 2005, ils ont prospecté, mais cela ne marchait pas trop, puisqu’effectivement, il y avait un concurrent très sérieux, à savoir Rio Tinto, le géant minier anglo-australien. Rio Tinto a obtenu, en mars 2006, des permis sur les monts Simandou. Ce sont de fabuleux gisements de fer qui sont inexploités, dont les quatre blocs ont été donnés à Rio Tinto. Et à partir de ce moment-là, le groupe Steinmetz n’a eu de cesse que d’essayer de récupérer deux de ses permis et c’est là que le pacte corruptif s’est mis en place.

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