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Article

14 Mai 2021

Auteur:
Arnaud Jouve, RFI

Les circuits flous de l'orpaillage au Sahel et au Sahara (2)

RFI : Raphaëlle Chevrillon-Guibert, l’orpaillage qui continue de se développer au Sahara et au Sahel depuis le début des années 2000 a dû trouver des solutions pour fonctionner et pour écouler sa production. Comment les exploitations d’or artisanal se sont organisées dans ces régions souvent en grande difficulté ?

Raphaëlle Chevrillon-Guibert : "... La connaissance et la maîtrise des filières marchandes nécessaires à l’écoulement du minerai sur le marché mondial se sont très vite révélées comme l’un des principaux nœuds de pouvoir de ce nouveau secteur...[Pour l'or africain]... les grandes places marchandes sont la Suisse et les Émirats arabes unis. Ce que l’on observe, c’est qu’une grosse partie de l’or provenant de la zone sahélienne et saharienne est désormais drainée vers Dubaï, où cet or de multiples provenances se fond dans le marché légal..."

Les frontières entre les circuits légaux et illégaux sont, sur cette région et cette activité, parfois difficiles à discerner. Qui contrôle cette rente ?

"... C'est pour cela que cette histoire de légalité et d’illégalité est compliquée, parce qu'on est parfois dans des États qui ne sont pas toujours des États légitimes et qui eux-mêmes participent de leurs conflits civils ou de la prédation des ressources nationales à des fins privées. ..".

Comment se pose la question du contrôle et de l’organisation de l’orpaillage pour les États ?

"... Un mélange de tolérance et de répression des activités a prévalu dans la plupart des États qui se sont concentrés sur le contrôle de la chaine commerciale et le bénéfice au niveau de certaines de ses étapes avec notamment la construction (ou des projets de construction) de raffineries qui devraient aussi bénéficier au secteur artisanal. Certains États comme le Soudan ont néanmoins très rapidement perçu le potentiel de ce secteur s’il était valorisé et ont alors mis en place des outils législatifs pour favoriser son développement..."

Une fois extrait, comment cet or circule pour se retrouver dans le circuit international ?

"... L’essentiel de l’or extrait dans les États sahélo-saharien est à destination du marché mondial et seule une petite quantité est vendue localement, généralement pour de la joaillerie...Les deux grandes places marchandes où travaillent les raffineurs de l’or issu du continent africain sont Dubaï et la Suisse...Une fois que l’or est fondu en lingots, il devient ensuite très difficile de connaître sa provenance. Cette difficulté rend la lutte contre les mauvaises pratiques et notamment le blanchiment d’argent sale, extrêmement compliquée. Cela est vrai également quand il s’agit d’appliquer les restrictions imposées par la loi américaine Dodd-Franck ou celle européenne sur les minerais provenant de zones de conflits ou encore quand les opérateurs entendent respecter les standards de « due diligence » promus par l’OCDE et la London Bullion Market Association dans le secteur."

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