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Article

4 Nov 2021

Auteur:
Simon Rico, RFI

COP26: les Balkans misent toujours sur le charbon, à leurs risques et périls

Au Kosovo, le prix du kWh a de quoi faire rêver bien des consommateurs européens : à peine 0,06 euro, trois fois moins qu'en France. Ce tarif très bas est un héritage de l'histoire socialiste yougoslave du petit pays, toujours dépendant à 90% de ses deux centrales thermiques au charbon...Équipées d'une technologie très ancienne, leurs cheminées recrachent des quantités astronomiques de particules fines, bien au-delà des normes autorisées. En 2020, le réseau écologiste européen Bankwatch y a relevé des pics de concentration de PM10 jusqu'à 50 fois supérieurs à la limite journalière autorisée.

Des poussières qui ont un impact très lourd sur les riverains de cette zone la plus densément peuplée du Kosovo : une surmortalité de six décès pour mille habitants leur serait directement liée. Dans son dernier rapport annuel, la Commission européenne a d'ailleurs sommé Pristina, encore une fois, de réduire sa dépendance au charbon, qualifié d'« approvisionnement énergétique dangereux pour la santé »...

En effet, le Kosovo est tenu, comme les cinq autres pays des Balkans occidentaux candidats à l'intégration européenne, de se conformer depuis le 1er janvier 2019 aux quotas de pollution fixés par la Communauté de l'énergie, le marché intégré européen...

Plus inquiétant encore, les émissions de gaz à effet de serre des centrales à charbon balkaniques ont tendance à augmenter, alors même que les six pays se sont tous engagés à respecter un plan national de réduction, progressif, jusqu'en 2027, date à laquelle tous doivent s'aligner sur la législation européenne. Pas étonnant, dans ces conditions, que la Communauté de l'énergie ait lancé des procédures judiciaires contre chacun d'eux pour non-respect de leurs obligations.

Cela ne semble néanmoins guère inquiéter les dirigeants : tous refusent catégoriquement de renoncer à leurs immenses ressources en lignite, ce charbon de piètre qualité qui assure l'indépendance énergétique de leurs pays. « Nous devons augmenter la part du renouvelable, mais la situation actuelle montre que notre décision de ne pas fermer les mines était intelligente », s'est ainsi récemment félicité le président serbe, en réaction à l'explosion des cours mondiaux du gaz et du pétrole...

« L’Europe doit agir plus fermement qu’elle ne l’a fait ces dernières années », tonne Pippa Gallop de l'ONG croate Zelena Akcija. Surtout quand on sait que près de 10% de l'électricité polluante produite grâce à la lignite balkanique est exportée dans l'Union européenne. En profitant d'un « dumping environnemental et sanitaire », comme le regrette Janez Kopač, le directeur du secrétariat de la Communauté de l’énergie. « Les gouvernements des Balkans occidentaux ne peuvent pas rêver d'adhérer à l'UE en ignorant tout des règles de contrôle de la pollution », renchérit Ioana Ciuta, l'une des cadres du réseau Bankwatch. Avant de conclure : « La Commission européenne et les gouvernements de l'UE doivent introduire des sanctions efficaces ».

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