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14 Nov 2021

Auteur:
RFI

COP26: «Les pays les plus vulnérables sont ceux qui ont dû faire le plus de compromis

RFI : J'aimerais d'abord avoir vos impressions générales sur cette COP26. D’un côté, Boris Johnson qui parle de grand pas en avant, de l'autre on entend que les mesures sont loin d'être au niveau. On se demande un peu ce qu'on doit en penser : faut-il se réjouir ou être désespéré ? Sébastien Treyer :

"Pour moi, il faut se réjouir. Mais cela doit surtout être une incitation à faire beaucoup plus. C’est-à-dire qu’on aurait pu avoir bien pire que l’accord qu’on a ici. Les gouvernements ont été capables de trouver des compromis, et évidemment des compromis imparfaits. Mais il faut aussi se souvenir qu’au début de la COP, il y a deux semaines, il y a eu des annonces-clé d’un certain nombre de pays comme l’Inde, qui vise la neutralité carbone en 2070 avec un plan très clair en cinq points, à court et moyen terme pour aller vers cela. Il y a eu des annonces très frappantes et très crédibles. Mais effectivement, il y a eu tellement d’annonces, trop nombreuses, trop inégales... Je comprends que la société civile dise pour l’instant qu'il y a beaucoup de green washing derrière tout ça...

Vous parliez de compromis. Évidemment, il faut parler du sujet du charbon. Jusqu’à la dernière minute, ce dossier a fait débat et dans le texte final, il reste non plus la suppression mais « l'intensification des efforts » pour la diminution du recours au charbon. L’Inde et la Chine n’ont pas plié dans ce dossier, c'est un peu un échec pour les parties prenantes ?

Oui, effectivement, c’est assez dommage, parce que jusqu’à la dernière minute, on avait la mention de ce qu’on appelle en anglais le phase out, c’est-à-dire le fait d’aller vraiment jusqu’à zéro utilisation du charbon dans une période qu’on arrive à gérer. Ce qu’on comprend bien, c’est que des pays comme l’Inde et la Chine ont besoin de se donner du temps pour y arriver. Mais il faut quand même bien voir aussi dans ce texte que c’est la première fois que dans une déclaration de COP26, on mentionne la fin des énergies fossiles, de manière explicite. Alors, on aurait pu souhaiter que ça soit plus explicite encore, plus préparé, plus exigeant, mais en même temps, c’est la première fois et c’est très important, parce que cela va donner un point d’appui pour continuer à agir sur la fin des énergies fossiles.

Les pays développés ont été pressés de payer leur dette, ces fameux 100 milliards promis il y a plus de dix ans aux pays en développement. Cela a été évoqué aussi : les catastrophes naturelles passées ne seront pas dédommagées. Il y aura des discussions sur ce sujet. Est-ce que ce sont les pays pauvres qui sont les grands perdants de cette COP26 ?

Effectivement, c’est là où je pense qu’il faut que l’on soit extrêmement vigilant. Les pays les plus vulnérables et les plus pauvres sont ceux qui ont dû faire le plus de compromis. Ils se sont, d’après moi, fait à l’idée que les engagements sur les réductions d’émission, la manière dont c’est mentionné dans le texte, l’accélération du calendrier sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, était déjà une victoire. Mais ils attendaient vraiment des promesses beaucoup plus précises, une planification dans la manière dont les États développés allaient débloquer les 100 milliards par an prévus entre 2020 et 2025."...

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